nature

Retour à la nature. Face à l’urbanisation croissante, à l’imperméabilisation des sols, à la déforestation et à la crise climatique mondiale, cette phrase paraît presque surannée. Et pourtant, elle est plus actuelle que jamais. Car au fond, que serions-nous sans la nature? Que serait l’humanité sans elle? Les plantes assurent notre survie depuis toujours: elles nous servent de nourriture, absorbent le CO2 nocif, libèrent de l’oxygène et contribuent à notre santé et à notre bien-être grâce à leurs précieux composants. Il est donc grand temps de nous reconnecter à la nature et de lui accorder une plus grande place dans notre quotidien.

Le vert, c’est la vie!

Au-delà des plantes médicinales utilisées comme remèdes ou comme soins corporels depuis des centaines d’années, la végétation dans son ensemble possède un effet bénéfique sur notre bien-être. Comme le disait si bien l’écrivaine anglaise Jane Austen (1775-1817), « S’asseoir à l’ombre par un beau jour et contempler la verdure est le rafraîchissement le plus parfait. » Des propos que pourrait sans nul doute confirmer Roger S. Ulrich, professeur d’architecture à l’Université Chalmers à Göteborg, en Suède, qui a prouvé par une étude menée il y a plus de 30 ans les bienfaits de la nature. Il a divisé en deux groupes des personnes hospitalisées suite à une opération de la vésicule biliaire.
Certaines des chambres de ces patients donnaient sur de la végétation, d’autres sur un mur de briques. Le constat a été sans appel: les occupants des chambres donnant sur la végétation se sont rétablis plus rapidement, ont pris moins de médicaments analgésiques et, aux dires du personnel soignant, se sont montrés plus optimistes quant à l’avenir. De cette étude, on peut conclure deux choses: il est primordial, d’une part, de végétaliser son chez-soi – à plus forte raison lorsqu’on vit en ville et qu’on dispose tout au plus d’un petit balcon – et d’autre part, de s’évader dans la nature aussi souvent que possible. À la campagne, à la montagne ou en forêt, c’est vous qui voyez!

Jardinage urbain

Que diriez-vous de cultiver des baies, des herbes aromatiques et des légumes dans votre propre potager surélevé? Sans oublier les plantes à fleurs en pots ou en bacs, qui offrent un spectacle enchanteur! Non seulement vous pourrez récolter avec joie le fruit de votre travail, mais en plus, vous ferez le bonheur des insectes. De nos jours, on peut même s’adonner à l’apiculture sur un balcon ou un toit plat! Si vous souhaitez jardiner avec d’autres personnes et parfaire vos connaissances en matière de plantes, n’hésitez pas à prendre part aux projets de jardinage urbain proposés dans votre ville. Dans des jardins communautaires, des jardiniers amateurs cultivent ensemble des fruits, des légumes, des fleurs et des herbes aromatiques. À Bâle, plus de 40 projets sont actuellement menés, et à Berne et aux alentours, plus de 2000 familles peuvent concrétiser leur rêve de jardinage urbain. À Zurich et à Lucerne aussi, les offres se multiplient (pour en savoir plus: nachhaltig-leben.ch, site en allemand). Le jardinage urbain végétalise les villes, améliore la qualité de l’air, favorise la biodiversité et crée des oasis de verdure qui profitent à toutes les générations.

Délices en libre accès

En 2008, la petite ville anglaise de Todmorden, dans le Yorkshire, a lancé un concept inspiré du jardinage urbain, mais qui s’en distingue par le fait que tous les fruits, légumes et autres plantes utiles cultivés dans des espaces publics tels que les zones piétonnes, les parcs et les terrains de jeux sont en libre accès. Chacun peut donc y cueillir à sa guise pommes, salades ou encore cerises! Conquises par cette idée, les villes allemandes de Kassel et d’Andernach ont rapidement décidé de s’en inspirer. Le concept repose sur les principes de la permaculture (de l’anglais « permanent agriculture »), c’est-à-dire sur un écosystème fermé, stable et écologique, inspiré des processus naturels et mettant l’accent sur une gestion responsable de l’eau. La ville d’Aarau, pour ne citer qu’elle, s’est également laissé séduire (grueneinsel-aarau.ch, site en allemand).

Et pour finir…

… une petite anecdote! Après 32 ans de vie urbaine, notre auteure a ­déménagé à la campagne. Son balcon ne donne plus sur du béton, mais sur des champs, avec des arbres et des montagnes en toile de fond. Et elle peut admirer le ballet gracieux des oiseaux de proie! Le gazouillement des mésanges et des moineaux remplace désormais le bruit de la circulation. La monarde rose, plante dont les feuilles et les fleurs étaient autrefois utilisées par les Amérindiens pour préparer de la tisane, embaume le balcon et fait le bonheur des bourdons… Quant au framboisier, il est parfait pour des pauses fruitées! En été, par forte chaleur, elle va se promener dans le bosquet tout proche, où le mercure affiche quelques degrés de moins, emplit ses poumons des effluves de terre, de mousse et de feuilles, et profite pleinement du silence méditatif et de l’instant présent. La nature à l’état pur…